Le Problème :

Les principes de la conception universelle peuvent être appliqués pour améliorer l’accessibilité pour les personnes Sourdes.

Notre position :

Les principes d’accessibilité universelle ne sont pas « universels » s’ils ignorent ou excluent les besoins spéciaux des personnes Sourdes.

L’Association des Sourds du Canada – Canadian Association of the Deaf reconnaît les sept principes de la conception universelle tels qu’établis par le Centre pour la conception universelle en 1997. Nous ajoutons la perspective Sourde à ces principes, comme suit :

    1. Une utilisation égalitaire — le concept est utile et commercialisable aux personnes ayant diverses capacités et ne désavantage, n’isole, ni ne stigmatise aucun groupe d’usagers.
      Nous devrions pouvoir monter à bord des avions et des trains sans avoir à nous inquiéter des changements de porte ou des retards à l’embarquement qui sont annoncés par système de haut-parleurs. Nous devrions pouvoir dormir dans les hôtels en nous sentant en sécurité, sachant que chaque avertisseur d’incendie de l’édifice est équipé d’alertes visuelles. Nous devrions pouvoir avoir accès à n’importe quel modèle de téléphone, partout et en tout temps. Chose étonnante, la majorité des bâtiments du gouvernement fédéral ont des systèmes très forts de sécurité à chaque entrée, interne et externe, qui ne fonctionnent que par la voix. Cela barre l’accès des Sourds aux services publics et aux fonctionnaires que ces mêmes Sourds ont aidé à financer par leurs impôts. Cela leur enlève également la possibilité de travailler à l’intérieur de ces bâtiments.
    2. La flexibilité d’utilisation — le concept s’adapte à un large éventail de préférences et de capacités individuelles.
      Un exemple simple de flexibilité d’utilisation pour les personnes Sourdes est celui des téléphones cellulaires avec messagerie textuelle pour ceux qui sont confiants de la qualité de leur rédaction, avec capacité de visiophone pour ceux qui préfèrent utiliser les échanges visuels et avec les fonctions standard parler/écouter pour ceux pouvant utiliser la voix.
    3. Une utilisation simple et intuitive — l’utilisation du concept est facile à comprendre, peu importe l’expérience, les connaissances, les capacités linguistiques ou le niveau actuel de concentration de l’utilisateur.
      Beaucoup de téléviseurs avec microprocesseur intégré de décodage des sous-titres semblent avoir été conçus pour faire échouer toute tentative de faire fonctionner le décodeur. La télécommande peut ou non avoir un bouton pour le sous-titrage. Le téléviseur lui-même peut ou non avoir un bouton pour le sous-titrage sur son panneau avant. Le téléspectateur peut devoir naviguer à travers plusieurs menus sur l’écran pour trouver l’activateur des sous-titres. Il n’y a souvent aucune instruction au sujet de la façon de passer d’une option de sous-titrage à l’autre pour faire fonctionner le décodeur. Il faudra aussi peut-être activer le décodeur à chaque fois qu’on allume l’appareil. En plus, il est bien documenté que les boîtes numériques fournies par Telus et Shaw et quelques autres compagnies passent outre les contrôles de sous-titrage et/ou sont incompatibles avec les contrôles de sous-titrage du téléviseur.
    4. L’information perceptible — le concept communique l’information nécessaire efficacement à l’utilisateur, peu importent les conditions ambiantes ou des capacités sensorielles de l’utilisateur.
      Cela signifie rendre l’information disponible aux personnes Sourdes dans une langue visuelle, soit par les signes, l’interprétation, les pictogrammes, les symboles universels ou dans une langue écrite de base. Ce principe s’applique à toutes les informations. Les personnes non Sourdes n’ont aucunement le droit de décider de quelles informations il sera permis aux personnes Sourdes de prendre connaissance dans un format accessible ; si elles obtiennent l’information complète, alors nous devons l’obtenir aussi. Quoi que ce soit de moindre est discriminatoire.
    5. La tolérance pour l’erreur — la conception réduit au minimum des risques et les conséquences défavorables des actions accidentelles ou fortuites.
      Ce principe s’applique bien aux facteurs environnementaux tels que l’éclairage, les motifs de papier peint et les couleurs de peinture pour murs. Un mauvais éclairage peut le rendre la communication impossible pour les personnes Sourdes. Les motifs de papier peint, les motifs de rideaux et les couleurs de peinture constituent du bruit visuel pour les personnes Sourdes et peuvent rapidement conduire à un surmenage et une fatigue visuelle.
    6. Les dimensions et l’espace libre pour l’approche et l’utilisation — des dimensions et un espace libre appropriés sont fournies pour l’approche, la portée, la manipulation et l’utilisation, peu importe la taille du corps, la posture, ou la mobilité de l’utilisateur.
      En matière architecturale, les personnes Sourdes ont besoin de bâtiments incluant des espaces ouverts et des coins arrondis et inclinés, de sorte que nous puissions voir les personnes s’approchant plutôt que les entendre. Nous avons besoin de fenêtres et de miroirs dans tout l’intérieur du bâtiment, puisque nous ne pouvons pas communiquer en appelant quelqu’un d’autre dans une autre pièce nous devons pouvoir voir l’autre personne. Nous avons également besoin d’un plancher vibrant suffisamment pour permettre de taper du pied pour attirer notre attention ou celle d’une autre personne Sourde.
    7. Peu d’effort physique — le concept peut être utilisé efficacement, confortablement et avec un minimum de fatigue.
      Les personnes non Sourdes avec une certaine conscience des besoins des Sourds peuvent croire que c’est suffisant de fournir l’interprétation par signes au cours des réunions ou des congrès ou pour l’éducation et la formation. Mais regarder un interprète sans arrêt pendant une journée entière épuise. Les ordres du jour et les programmes doivent prendre ce fait en considération et être « conçus » pour limiter les présentations à une courte durée, avec des pauses très fréquentes (l’idéal est toutes les 45 minutes), et avec des occasions de déplacer le point de concentration visuel en s’éloignant des interprètes (par l’utilisation de divisions en groupes plus petits, de présentations visuelles ne comportant pas d’accompagnement verbal prolongé, de pauses de groupe pour lire les documents imprimés, etc.) D’autres exemples des caractéristiques de la conception universelle qui sont vraiment universelles du fait qu’elles incluent les personnes Sourdes sont : les boutons facile d’accès pour allumer des lumières d’un lit ou d’une chaise, des réveille-matins vibrants, des commutateurs d’éclairage bidirectionnels dans les entrées des chambres ou des salles de bain, des détecteurs clignotants des frappements à la porte et de la sonnerie du téléphone, une signalisation et des indicateurs visuels clairs, des dispositifs visuels de communication à l’intérieur des ascenseurs et d’autres endroits fermés, et ainsi de suite.

APPROUVÉ : 3 JUILLET 2015

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS, CONTACTEZ :

L’Association des Sourds du Canada-Canadian Association of the Deaf
605 – 251 rue Bank
Ottawa (Ontario) K2P 1X3
(613) 565-2882
www.cad.ca