Le problème :

La programmation vidéo – qu’il s’agisse de programmation télévisuelle, de films, de cassettes vidéo ou de disques DVD, de webémissions, de la diffusion en continu, du téléchargement ou d’autres technologies – n’est pas pleinement accessible aux personnes Sourdes.

Notre position :

Un sous-titrage de qualité (ouvert ou codé) ou de l’interprétation en langue des signes devrait être obligatoire pour toute la programmation télévisuelle, et cela est réalisable dès maintenant.

Il existe maintenant une technologie qui offre de bons sous-titrages à un prix raisonnable pour toute la programmation, quel que soit le support utilisé (sites Web, YouTube, DVD, disques Blu-Ray, télévision traditionnelle, productions vidéo maison, webémissions, vidéos à la demande, téléchargements, salles de cinéma traditionnelles…) Il est discriminatoire et contraire aux lois sur l’égalité et les lois sur l’accessibilité, y compris la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées de ne pas le faire.

Les prétendus obstacles financiers à l’entier sous-titrage sont des absurdités. On peut télécharger gratuitement d’Internet des logiciels de sous-titrage de plutôt bonne qualité ! Le coût du sous-titrage n’est qu’une minuscule portion de l’ensemble des coûts de production. Traiter le coût du sous-titrage comme un « caprice » ne devant être entrepris que s’il reste de l’argent après la production est irresponsable et inapproprié.

L’Association des Sourds du Canada – Canadian Association of the Deaf maintient depuis longtemps que la télédiffusion sous-titrée n’est pas qu’une « question concernant les Sourds ». L’auditoire potentiel des sous-titres ne se limite pas aux 357 000 personnes Sourdes de ce pays. Il existe 3,25 millions de Canadiens malentendants qui peuvent également bénéficier du sous-titrage. Il a été prouvé que le sous-titrage améliore la lecture et l’écriture de personnes ayant un bas niveau de compétence en alphabétisation : 6.5 millions de Canadiens sont fonctionnellement analphabètes. Les enfants apprennent leur langue en y étant exposés grâce au sous-titrage. Les immigrants ne connaissant ni l’anglais ni le français peuvent utiliser le sous-titrage pour s’aider dans l’apprentissage de l’une ou l’autre de ces langues. Toute personne connaissant l’une des langues officielles du Canada et désireuse d’apprendre ou d’améliorer sa connaissance de l’autre langue peut utiliser le sous-titrage à cette fin.

Par conséquent, une estimation conservatrice indique que plus de 10 millions de Canadiens — soit plus du tiers de la population totale — peuvent bénéficier du sous-titrage.

L’Association des Sourds du Canada – Canadian Association of the Deaf considère inacceptable qu’après plus de 30 ans de sous-titrage au Canada, certains des télédiffuseurs de ce pays n’ont pas encore atteint l’objectif d’une programmation entièrement sous-titrée. Nous notons que l’organisme de réglementation (CRTC) considère maintenant le sous-titrage comme une partie intégrante de la programmation télévisée ; nous félicitons le Conseil. Il a fallu 30 ans, mais il a finalement entendu notre message !

Le CRTC répond avec prudence la question de l’accessibilité du contenu en ligne (y compris les téléchargements d’émissions de télévision et de films et les sites Internet de titulaires de licence de télévision). Il y a des difficultés concernant la définition des compétences du CRTC à ce sujet, et il serait impossible pour un organisme de règlementation de faire respecter des normes sur les productions vidéo des entreprises privées et des individus sur Internet du monde entier. Cependant, à notre avis, le CRTC peut exiger le sous-titrage aux télédiffuseurs titulaires canadiens pour tout le contenu de leurs sites web, y compris les nouvelles-chocs. Le CRTC a indiqué lors des débats et des discussions récentes que les télédiffuseurs confirment que la technologie pour sous-titrer le contenu de programmation télévisuelle en ligne est réalisable maintenant et qu’ils projettent d’augmenter leur contenu sous-titré en ligne dès 2016.

La qualité du sous-titrage demeure une préoccupation. L’utilisation de la technologie de voix-reconnaissance a provoqué une augmentation du sous-titrage de mauvaise qualité. Le résultat de l’utilisation des sous-titreurs à distance et même des sous-titreurs étrangers ou extraterritoriaux est le décalage ; le décalage acceptable déclaré par l’industrie de trois secondes est complètement inacceptable, et fréquemment inaccessible. Avec un sous-titreur sur place, il est bien plus possible de réussir une véritable simultanéité.

L’Association des Sourds du Canada – Canadian Association of the Deaf a travaillé avec l’Association canadienne des télédiffuseurs afin de développer des normes nationales pour le sous-titrage. Cependant, il convient d’insister sur le fait que cette association a soumis la version définitive des standards à l’encontre de l’ASC-CAD et d’autres groupes de défense des consommateurs. Le CRTC a adopté les standards, mais ces standards n’ont pas la validité de l’approbation des consommateurs.

Le développement du sous-titrage de langue française a toujours tiré de l’arrière par rapport à celui du sous-titrage de langue anglaise. La technologie du sous-titrage expert en français a maintenant rejoint celle du sous-titrage en anglais ; encore une fois, il n’y a plus d’excuse pour ne pas fournir le sous-titrage de haute qualité en français de toute la programmation des canaux de langue française. L’ASC-CAD soutient que les publics de langue française doivent avoir accès à une programmation sous-titrée complètement égale à l’accès des publics de langue anglais en termes de quantité et de qualité.

Si les canaux continuent à présenter une programmation non sous-titrée, il devrait y avoir un rabais ou une réduction des frais pour les consommateurs de sous-titres. Il n’est pas juste de nous faire payer les mêmes frais que ceux payés par les consommateurs non-Sourds si nous obtenons une programmation dont l’accessibilité nous est limitée de manière significative.

La technologie développe constamment ; malheureusement, veiller à ce que la programmation (contenu) demeure accessible aux publics Sourds et malentendants est une faible priorité pour l’industrie. Quelques entreprises de distribution de radiodiffusion (par exemple, les entreprises de câblodistribution) persistent à utiliser des boîtes numériques qui provoquent une interférence avec le sous-titrage. La boîte numérique peut empêcher le contrôle du sous-titrage depuis la télévision – parfois, complémente, et parfois partiellement. Il peut y avoir des problèmes techniques ayant comme résultat un embrouillage des sous-titres, un changement dans leur taille et leur police, etc. à cause de l’interférence de la boîte numérique. Si on permet à une boîte numérique le contrôle du sous-titrage, il faut des fonctionnalités qui sont soit équivalentes soit mieux de celle proposée par les téléviseurs.

Les téléviseurs et les décodeurs numériques ne fournissent pas suffisamment d’information concernant le sous-titrage. Il n’existe aucun moyen commode aux consommateurs Sourds de se renseigner avant leur achat – le seul moyen est d’acheter et d’essayer en tâtonnant. Une description détaillée devrait être fournie avant l’achat et des démonstrations opportunes devraient être disponibles.

APPROUVÉ : 3 JUILLET 2015

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS, CONTACTEZ :
L’Association des Sourds du Canada – Canadian Association of the Deaf
605 – 251 rue Bank
Ottawa (Ontario) K2P 1X3
(613) 518-2944 – VRS
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